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24 février 2005

Démarrer avec des moyens restreints

Quand les moyens financiers sont trop limités pour espérer un soutien des banques ou du capital-risque, la famille et les amis sont souvent mis à contribution.

Pour celui qui rêve de créer son entreprise, il existe deux formules afin de disposer d'un capital de départ : emprunter ou solliciter des partenaires en fonds propres. L'emprunt permet de conserver la totale propriété de son entreprise moyennant le paiement des intérêts et le remboursement, à terme, du capital ; l'apport financier de partenaires oblige à partager quelque peu la propriété de l'entreprise, mais peut permettre de ne jamais avoir à rembourser, ni même parfois à verser, de dividendes.

Il s'agit donc de choisir entre le paiement d'intérêts ou le renoncement à une partie de la propriété de l'entreprise. Peter Kelly étudie cette question plus précisément dans l'article ci-contre. L'emprunt et le financement extérieur font chacun l'objet d'un article pages IV et V et page VI.

Le choix va dépendre du montant que peut obtenir un entrepreneur dans l'un et l'autre cas.

Garantie personnelle

La plupart des entrepreneurs ne disposent pas d'une grande marge de manoeuvre pour choisir leur financement. Celui qui se lance dans un secteur à risques avec peu ou pas d'actifs ne pourra pas obtenir de prêt bancaire sans fournir des garanties qui seront alors généralement prises sur ses biens personnels. Mais, même dans ce cas, la banque lui demandera d'apporter en propre 25 % de la somme empruntée, en général.

Voilà pourquoi la plupart des entreprises démarrent avec un budget très serré, leur créateur rassemblant tout ce qu'il peut en mouillant sa chemise. Le capital de départ est donc généralement réduit au minimum. Ainsi, sur la liste annuelle établie par le magazine « Inc. » des 500 meilleures petites entreprises américaines, on constate qu'un quart a démarré avec moins de 5.000 dollars, la moitié avec moins de 25.000 dollars et les trois quarts avec moins de 100.000 dollars ; moins de 5 % disposaient de plus de 1 million de dollars.

Le plus souvent, les entrepreneurs se lancent avec leur énergie et leurs économies. A défaut de revenus, cette énergie leur permettra d'être propriétaires à part entière de leur entreprise. Puis un investisseur individuel, qui connaît soit les entrepreneurs, soit leur secteur d'activité, soit les deux à la fois, va investir une partie de son argent contre des parts de l'entreprise (voir l'article sur les « business angels » en pages IX et X).

Si l'entreprise commercialise un produit, il est possible alors d'obtenir un prêt bancaire garanti par les stocks et les créances. Si elle connaît une croissance rapide sur un large marché, elle pourra augmenter son capital en faisant appel à une société de capital-risque. Enfin, elle peut encore assurer son expansion par recours à des bailleurs de fonds, appel public à l'épargne, ou fusion avec une entreprise plus importante.

La plupart des entreprises n'offrent pas le potentiel nécessaire pour attirer les investisseurs en capital-risque. Elles n'en doivent pas moins trouver des fonds. Ceux-ci seront généralement fournis par les deux F et les deux A : les Fondateurs commencent par leurs propres économies (parfois jusqu'au dernier centime), puis mettent à contribution <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" />la Famille, les Amis et les « Aventuriers » de l'investissement.

Cela peut se révéler très risqué. En effet, les entrepreneurs se retrouvent souvent coincés avec la totalité de leurs avoirs placés dans l'entreprise qui fournit la totalité de leurs revenus. Ils se retrouvent donc sans filet de sécurité puisque, si leur entreprise échoue, ils perdent à la fois leurs économies et leur source de revenu. Nul ne doit prendre de tels risques sans la perspective d'un retour sur investissement particulièrement intéressant.

Mais comment le propriétaire d'une petite entreprise peut-il s'assurer une bonne rentabilité sans ouvrir son capital, ni vendre son entreprise ?

Les deux éléments déterminant le retour sur investissement sont le montant investi et le revenu produit chaque année par cet investissement. Ainsi, l'entrepreneur doit investir le plus petit montant possible pour démarrer et s'assurer que son entreprise pourra lui verser un « dividende » assez conséquent pour produire un taux de rendement annuel intéressant.

Fiscalement parlant, il pourrait être plus intéressant de verser ce dividende sous forme de prime ou d'avantages en nature plutôt que comme dividende proprement dit. Bien entendu, une gestion prudente suppose que l'entreprise génère assez de trésorerie et n'ait plus recours à des capitaux extérieurs avant d'envisager le paiement de dividendes.

Capacité d'autofinancement

On dit que le bonheur, pour un entrepreneur, c'est de dégager une large capacité d'autofinancement. Cependant, si une entreprise connaît une croissance rapide, chaque centime généré y est réinvesti pour soutenir la croissance, et il ne reste rien à distribuer à l'entrepreneur et aux investisseurs.

Il serait peut-être plus juste de dire que le vrai bonheur pour un entrepreneur, c'est un cash-flow excédentaire - c'est-à-dire que l'entreprise génère un montant de liquidités supérieur à ce que nécessite le soutien d'un taux de croissance optimal.

Cet excédent peut être distribué sous forme de dividendes aux actionnaires, consacré au rachat des parts de ceux qui souhaitent réaliser leur investissement, ou encore conservé dans l'entreprise.

Il ne faut pas chercher plus loin pour comprendre la mine réjouie de Bill Gates. Son entreprise, Microsoft, lancée avec trois sous à la fin des années 70, génère désormais tant d'argent que chaque jour des millions de dollars viennent s'ajouter aux 7 milliards de dollars de son trésor de guerre, tandis que Netscape, son ennemi juré dans la lutte pour la domination du marché des logiciels pour l'Internet, a été obligé, pour la deuxième fois en moins de dix-huit mois, de solliciter sur le marché les fonds dont il avait besoin (96 millions de dollars).

WILLIAM D. BYGRAVE occupe la chaire Frederic C. Hamilton pour la libre entreprise et dirige le Center for Entrepreneurial Studies au Babson College, à Wellesley, dans le Massachusetts.Il est professeur invité à l'Insead et enseigne àl'université de Nottingham. Enseignant et chercheur en entrepreneuriat, il s'intéresse particulièrement au financement des start-up et des entreprises en croissance.

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